Faire un don
Nous contacter
Accueil
>
Les actualités
>
Les formations ont elles un impact positif ?

Les formations ont elles un impact positif ?

Plongez-vous dans le récit dAnne Solbach, expatriée au Laos et membre de notre équipe du projet hospitalier de Sékong

Il est encore tôt le matin lorsque nous quittons le bureau de Sékong pour visiter l’un de nos villages partenaires. À mesure que nous nous enfonçons dans les montagnes, les routes deviennent de moins en moins praticables. Ces derniers jours la pluie a fait des ravages mais notre chauffeur fait de son mieux pour éviter les trous dans la route. Aujourd’hui, notre équipe est composée de deux formateurs du bureau de santé du district de Lamam, le facilitateur communautaire du SFE Sékong et une infirmière expatriée.

Après deux heures de route nous arrivons dans un petit village de 30 maisons en bambous niché au beau milieu d’une forêt luxuriante. La vue sur les montagnes et les vallées est magnifique. Notre arrivée est vite remarquée : les villageois nous observent avec curiosité pendant que nous déchargeons le matériel. La formation peut commencer. Nous appelons les villageois qui se présentent avec le calendrier de lavage des mains qu’ils ont reçu lors de la première formation. Avec un seau d’eau et du savon, ils nous montrent comment ils se lavent les mains.

Certains se souviennent des sept étapes du lavage des mains qui leur ont été enseignées lors de notre précédente visite. D’autres n’y ont pas participé et découvrent ces gestes pour la première fois.
« Après vous être lavé les mains, vous les séchez sur vos pantalons et vos jupes, n’est-ce pas ? », lance l’un des formateurs. « Non, non ! » répondent les villageois en riant. Ils ont retenu qu’ils ne devraient pas sécher leurs mains sur leurs propres vêtements.

Le groupe s’étoffe à mesure que des villageois plus curieux se joignent à nous et la formation se poursuit en petits groupes. Nous nous dirigeons tous à l’ombre d’une grande maison sur pilotis en bambou. Les trois familles qui vivent dans la maison se joignent à nous mais cette fois, c’est le chef du village lui-même qui va faire la formation. Nous observons le groupe qui semble se prendre au jeu en montrant les étapes du lavage des mains à ces familles. Après chaque formation, les participants reçoivent un morceau de savon et un paquet de sel pour leur famille.

C’est déjà l’après-midi. Il est l’heure de quitter le village pour retourner en toute sécurité à Sékong avant la nuit.

Au total, 48 adultes de ce village ont été formés – 24 femmes et 24 hommes. Nous n’avons pas compté les enfants et les personnes autour, qui ont observé la formation et qui, espérons-le, ont également beaucoup appris. Nous retournerons dans ce village dans quelques semaines afin de poursuivre notre travail de sensibilisation et d’évaluer nos propres méthodes de formation.

En effet, notre défi récurrent est de constater le passage de la théorie à la pratique, et à un changement de comportement sur le long terme. Malgré la motivation des villageois, la mise en œuvre de certaines habitudes est parfois difficile.

Afin d’évaluer ces changements parmi les bénéficiaires de nos projets, nous avons instauré la méthode RANAS : Risques, Attitudes, Normes, Aptitudes, Auto-régulation. Dans le cadre ce projet, nous avons décidé de nous focaliser sur deux comportements dans les villages : le lavage des mains avant de manger et les femmes se rendant dans les établissements de santé pour leur suivi de grossesse (visite prénatale).

Tout d’abord, le projet a collecté des informations dans plusieurs villages de la province de Sékong au début de 2023. Grâce à ces informations, l’équipe a développé des activités spéciales à réaliser avec les villageois concernant ces deux comportements.

En juillet, une équipe a été formée pour apprendre ces activités spéciales : des formateurs du bureau de santé du district de Lamam, des volontaires de santé du village et des représentants de l’Union des femmes de quatre villages partenaires. Ensuite, ces nouveaux formateurs sont allés dans les villages partenaires pour mettre en œuvre les activités et faire un suivi des villageois entre août et octobre. A la fin de l’année, une troisième visite des villages sera effectuée pour collecter les données finales.

C’est en implémentant de telles méthodes de travail, de suivi et d’évaluation et en étant dans une démarche d’amélioration continue que nous nous assurons que nos projets ont un impact positif et durable.

Article de Anne Solbach
Projet hospitalier de Sékong

Articles similaires

#10.10.2024
Hygiène menstruelle : les femmes se mobilisent pour briser les tabous

Sommaire

Qui sommes-nous ?

Faire un don

Une création Sandro Matera et Benoit Maigret

SFE tous droits réservés 2024